jeudi 29 avril 2010

Run Forrest, run


C'était la fin des vacances
en Californie ; nous étions sur la plage de Santa Monica, près de la jetée, un lieu que les amateurs de grands espaces doivent connaître...


Bref, nous étions là, à regarder les acrobates se tordre dans tous les sens...


... Quand le soleil eut la délicieuse idée de se mettre en pyjama. Que faire de mieux que de se réfugier un de ces petits restaus sur la jetée pour accueillir la nuit ?

Surprise, le restaurant que nous choisîmes s'appelait Bubba Gump Shrimp. Après dix minutes dans les lieux, madame se rendit compte que le coin était rempli de références à Forrest Gump. Vêtements du film au mur...

(photo prise sur Flick'r)

... Panneau rouge à mettre si l'on veut que l'employé vienne à votre table ou bleu si tout va bien...

(photo prise sur Flick'r)

... Et employé répétant à tout bout de champ "absolutely, absolutely", qui doit être un gimmick du film.

Au menu, beaucoup de recettes à base de crevettes (profession de Bubba et de Gump dans le film) et des délicieuses margaritas. Il me fallut bien un quart de litre de ce breuvage gouleyant pour accepter d'être dans le coeur nucléaire d'un des films que j'ai le moins aimés (je cmprends mieux pourquoi depuis que je suis ici-bas). Et dire qu'il y a trente restaurants du même acabit aux Etats-Unis.

Le soleil s'est couché et je me suis demandé si l'on ferait ça en France pour un film. Et quel film ? Finalement, je ne crois pas. Pourquoi ? Bonne question.


Et la liste du "fossé culturel franco-américain sur Forrest Gump"
- Le héros est "génuine" (candide, franc), traduction en français : débile.
- Il agit, sans arrêt, sans arrière pensée, traduction en français : bête.

(Maintenant, à vous de jouer).

mercredi 28 avril 2010

Déconfiture économique...


... Et pendant ce temps, certains se pourlèchent les babines. Les spéculateurs d'abord, of course. Et les populations d'assister à la chute de la maison grecque, de constater que le feu atteint les abords des propriétés espagnoles et italiennes, un brasier volontiers alimenté par les agences de notation financières américaines (la dernière étant française).

Je m'énerve, je m'excite mais bon, je voudrais bien vous y voir, il faut bien que les Etats-Unis essaient de faire payer leur dette colossale par quelqu'un.

En attendant des prochains mois qui s'annoncent costauds sur le plan social (voyons ce que donne la grêve générale en Grêce le 5 mai) et des années de serrage de ceinture à défaut d'explosion de l'Europe, ma lecture quotidienne de l'excellent et prémonitoire blog de Paul Jorion est une bouffée d'air frais.

Air frais, vous étonnez-vous ? Oui parfaitement, mais un air frais qui sortirait d'une bouteille, pas celui de la belle et bonne nature tant tous ses signaux économiques sont au rouge. Et mon air frais quotidien contient du gaz hilarant (protoxyde d'azote, viens-je de découvrir). Chaque jour, oui, c'est un bon vieux rire qui me prend face aux absurdités toujours plus grandes de notre capitalisme financier.

Dernière en date. Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs (photo) a été entendu hier par une commission sénatoriale. De quoi est-il accusé ? Que sa banque ait créé des titres pourris (à partir de prêts immobiliers qui n'avaient aucune chance d'être remboursés) vendus à des investisseurs qui prenaient ensuite une assurance. Munis de ce filet, ils jouaient sur la baisse de ces produits et ont empoché le gros lot. Explications plus détaillées ici.

Immoral ? Notre boulot est de placer des titres, point barre, a répondu le boss. Son boulot est d'être un "market maker", d'alimenter le marché en produits pour ceux qui veulent bien acheter. Peu importe ce qu'il y a à l'intérieur, ce n'est pas leur affaire.

Petit souci, les sénateurs ont dégotté des mails circulant entre les employés qui révèlent la conscience totale que ceux-ci avaient de la mauvaise camelote qu'ils mettaient dans leurs produits. Ils en rigolaient. Drôle de monde tout de même pour avoir engendré de telles bizarreries.


Pendant ce temps, certains Français suivent les Américains et commencent à retirer leur argent de la Société Générale et du Crédit agricole, les deux banques les plus exposées à la crise grecque.


Et la liste des "gestes sado-masochistes du quotidien"
- Se faire couler de la cire sur la main (quand j'étais enfant de choeur).
- Se mordiller les ongles jusqu'à ce que le doigt saigne (il y a une semaine).

(A vous de jouer)

dimanche 25 avril 2010

Venice beach (jour 15)


Voir Venice et partir. Cette excursion à Venice beach nous paraissait le bon point de départ de cette dernière journée de vacances. Vous savez, celle où vous êtes déjà un peu dans l'avion (ou la voiture), pas tout à fait au lendemain, plus trop dans l'instant présent.


Venice
, du nom que lui a donné un milliardaire qui avait décidé de percer une cinquantaine de canaux au début des années 1900 en hommage à la Sérénissime... De ces canaux, il n'en reste que deux...


La promenade au milieu des boutiques de tatouages (permanents, au henné...), des piercings, des diseuses de bonne aventure et des vendeurs de bracelets en perles, sous odeurs d'encens, sur fond de reggae et de hard-rock trente mètres plus loin... Où se rencontrent, se croisent ou s'ignorent des anciens hippies, des routards fatigués, des surfeurs impatients, des jeunes filles bourrées dès trois heures de l'après-midi, des familles (très peu) baladant leurs enfants tous yeux dehors...







Echappés de cette expérience amusés plus que fatigués, nous ne pouvions laisser Los Angeles sans aller roder du côté du centre-ville. Comme dans bon nombre de villes américaines, des buildings d'affaires, des parkings... Et cette bien belle réalisation de Frank Gehry pour la salle de concert du philarmonique local...


Et nous nous sommes précipités en début de soirée vers le Getty Center, le musée créé par notre cher magnat du pétrole (admirateur d'antiquités) pour abriter ses collections d'art moderne. L'ensemble des bâtiments concu autour de vides et de pleins surplombe une colline et nous a laissé sur une dernière image nocture de Los Angeles, Californie. (Fin).


vendredi 23 avril 2010

La villa Getty (jour 14)



De retour à Los Angeles, nous avons visité un endroit extraordinaire, encore une fois le fruit d'un désir fou de milliardaire. Décidément, les riches Américains du siècle passé achetaient et transformaient l'art du monde entier. Pour le pire, le médiocre et parfois le meilleur.

PJ Getty, qui a fait fortune dans le pétrole, a décidé de créer un écrin pour son immense collection d'antiquités. Ni une ni deux, dans les années 70, il décide de recréer une villa antique. Et pas n'importe laquelle, la villa des Papyrus d'Herculanum, qui appartenait au beau-père de Jules César et qui avait été ensevelie par l'éruption du Vésuve.


L'antiquité présentée à la Française ou l'Anglaise, avec ces enfilades de 10 vases grecs au mètre carré et classés par époque vous rebute ? N'ayez pas peur. Les pièces sont classées par thème et elles sont soigneusement disposées et très bien mises en valeur par des spots.


Quant aux extérieurs, c'est un rêve. Qui n'a pas pensé se promener dans des jardins d'un aristocrate romain, au milieu des statues et fontaines ? La reconstitution est sobre, j'oserai dire modeste et moderne.





La visite est gratuite mais le parking est payant (15 dollars par voiture) et il faut avoir réservé à l'avance sur le site.

Point important ; les enfants un peu impatients ont à leur disposition une salle pour jouer à se déguiser dans un théatre d'ombres ou à dessiner (au feutre effaçable) sur des vases grecs. (A suivre).

Sea, sex and phoques (jour 13 bis)



Vu comme ça, l'amas de phoques aperçu hier en fin d'après-midi à Saint-Siméon (près du Hearst Castle) a des airs de suicide collectif à la pasteur Jones.

Mais de plus près, la vie des phoques est un spectacle savoureux que je ne pouvais m'empêcher de glisser entre ces cartes postales quotidiennes. Ils se mettent du sable sur le corps, se montent dessus, se hurlent des insanités, touchent leur dos avec le haut de leur tête avant de dormir enfin du sommeil du juste. (A suivre).







jeudi 22 avril 2010

Deux hommes (jour 13)


La route côtière
qui longe le Pacifique de Monterey à San Simeon est une merveille de beauté rageuse. Pendant 90 kilomètres et près de deux heures de virages, nous avons filé sur un paysage à flanc de falaise pour honorer à temps nos visites à deux personnages hors du commun.



Notre premier rendez-vous
était avec Henry Miller, l'écrivain favori de ma post-adolescence. Il a vécu pendant une trentaine d'années à Big Sur, un des coins les plus sauvages de la côte. Pas de musée dédié à son oeuvre, lui qui fut l'écrivain scandaleux du vingtième siècle aux Etats-Unis, dont -presque- tous les livres ont été interdits pour pornographie.


Non, simplement une librairie, une cabane en bois où tous ses ouvrages sont présentés sur une trentaine de mètres carrés. Ainsi que d'autres livres des auteurs qu'il estimait, car l'écrivain était aussi un grand lecteur et un grand admirateur.



Les lieux respirent la bohème tranquille et la vivace autodérision de celui qui fut un inspirateur de la révolution sexuelle, qui avait vécu dans les années 30 à Paris et dont les cendres ont été répandues sur Big Sur.



La seconde visite
de la journée nous a mené au Hearst Castle, le rêve fou de William Hearst. Ce magnat de la presse tabloïd des années 30, passionné d'art, a voulu tout réunir dans un seul domaine à sa démesure. Il fera construire, pendant quinze ans, un château de plus de 100 pièces sur une colline qui domine la côte.




L'homme était richissime et glouton en art. Il se dit que dans les années 30, il a acheté un quart des oeuvres d'art vendues dans le monde.




Son objectif n'était pas de faire ressemblant ou de présenter ses plus belles oeuvres mais que sa demeure frappe les esprits de ceux qui y étaient invités. Il mélange tout, les inspirations espagnoles mauresques, romaines, grecques...


Il pendra des tapisseries françaises du 16ème siècle en veux-tu en voilà, fera de portes ornées de saints d'anciennes églises espagnoles le plafond de sa salle à manger...


... Où dîneront Charlie Chaplin, Clark Gable, Winston Churchill sur fond de musique cow-boy.

Ce monsieur Hearst est très connu au cinéma. C'est le "Citizen Kane" d'Orson Welles. Dans le film, le palais de tous les excès s'appelle Xanadu. (A suivre).

Les déferlantes (jour 12)


Nous quittons San Francisco
sous la pluie et la journée s'annonce tempêtueuse. Nous longeons l'Océan pacifique jusqu'à Monterey.

Le vent est déjà bien levé en milieu de journée.



A 15h (on se lève de plus en plus tard), pause repas. La spécialité du coin (comme du nord-est des USA) est la "clam chowder" faite à base de palourdes, de crème, d'oignons, de pommes de terre... La variante locale est de la servir dans un gros pain qui s'érode sous les assauts répétés de la cuillère.


Elle constituera un lestage bien utile pour supporter les vents frais (souvenirs de météo marine sur France Inter) de l'après-midi.


Un phoque aperçu depuis l'aquarium de Monterey s'amuse sur le dos en passant de vague en vague comme si de rien n'était.


Puis nous empruntons la très renommée "17 mile drive" en nous acquittant de la somme de 10 dollars car cette route privée traverse une communauté fermée de riches demeures et de golfs. Le panorama en cette fin d'après-midi est splendide. Pas de pluie, vent fort...





... Et une colonie de phoques est au rendez-vous.


En Français consciencieux, nous avons, bien entendu, désobéi aux panneaux priant les aimables visiteurs de NE PAS s'arrêter pour protéger la tranquillité de ces braves bêtes. (A suivre)