vendredi 16 avril 2010

Las Vegas (jour 5)



Je crois que je vais relire "La guerre du faux" qu'Umberto Eco avait écrit au moment de l'ouverture de Lascaux 2. Il y disait, entre autres que le fait d'avoir le sentiment de visiter la grotte (à laquelle sa réplique était en tout points comparable) était le plus important pour les touristes.

En me promenant à Las Vegas, je m'interrogeais sur ce faux permanent. Faux New York, Paris de pacotille (non; ce n'est pas le terme, car techniquement, c'est bien foutu), canal de Venise reconstitué au premier étage d'un magasin. Qu'est-ce qui intéresse les gens ?

On voit bien que les touristes (nous compris) se baladent dans les malls de boutiques décorés selon le thème de l'hôtel avant d'aller au spectacle, le soir. Ou encore au night club (cartes de femmes dévêtues distribuées à chaque coin de rue à tous sauf aux parents accompagnés d'enfants)... D'autres doivent, peut-être, ne quitter la salle de jeux que pour rejoindre leur chambre.

L'objectif est l'épate marketing pour faire venir les touristes chez soi. Mais au-dela de ça, s'agit-il aussi de les transporter ailleurs ? Je ne sais pas. En voyant leurs amis, les gens diront-ils : "Tiens, je suis allé dans une rue de Paris ?" ou plutôt "Tiens, je suis allé à Las Vegas ?"... Je parie sur la seconde solution. Et sans doute sur une troisième ; " Tiens, j'ai assisté au repas des lions du MGM. C'est mieux qu'au zoo où ils ne bougent jamais...".

Finalement, qu'ai-je ressenti ? Pas grand chose. De l'ennui. Peut-être parce que j'avais déjà visité quasiment tous les endroits reproduits et que l'excitation de la découverte n'était pas là. Le seul moment excitant était de jouer (et de perdre 30 dollars) pour la première fois aux machines à sous, jusqu'à point d'heure (pas d'horloge dans la ville et les casinos, c'est interdit).

L'autre moment vraiment agréable (à part donc le ding-ding de la machine à sous, mais est-ce vraiment agréable ou juste addictif ?) était le spectacle d'eaux du Bellagio. C'est le plus bel endroit de ce strip (le boulevard où s'alignent les grands hôtels), en dépit de la voix de Céline Dion.


Comme par hasard, le Bellagio était le seul endroit (avec la serre géante du Mirage) à proposer une décoration originale. Avec des vraies fleurs et des vraies senteurs de fleurs, loin de ce désodorisant tueur de cigarettes qui envoûte les salles de jeux et des mélodies à l'accordéon de la rue de Paris.


Après le bruit et la fureur, où notre famille reposera-t-elle donc son âme en quittant Sin city ? (A suivre).

3 commentaires:

Nath a dit…

you know what ? What happens in vegas stay in vegas !
regarde Hangover et tu comprendras pourquoi on va a Vegas.

La ville ou plus rien n'est impossible, ou on se lache jusqu'au coma, ou plus rien d'autre que son propre plaisir n'existe...
Je deteste cette ville, tout en etant fascinee par les gens qui frequentent l'endroit sans etre touristes. L'heure que je prefere, 8 heures du mat, et les joueurs hebetes qui disent, encore une, et si c'etait celle-la...
Bon ben t'es qu'a 5 heures de chez moi... Bises - Nath

Yibus a dit…

Nath : désolé la miss, ce vendredi, on avait rendez-vous avec de grands personnages.

Fab-Fab a dit…

ah, ouais, les fontaines du bellagio... le seul moment où l'on peut éventuellement se laisser aller à la contemplation pure, face à tous ces monuments + ou - bien reconstitués et face auxquels on ne sait trop que penser... en tous cas, les sentiments sont toujours mitigés...

je ne savais pas que les horloges étaient interdites dans cette bonne ville de tapés...